LA FONDATRICE : TINE HEYRMAN
23 septembre 2016, C’est la date de nos premiers échanges.
En effet, Après avoir travaillé 35 dans la plus grande clinique d’Anvers et passé
plus de 10 ans engagée dans la politique en Belgique, elle venait d’acheter un
appartement au Carthage. Arthur était décédé 5 mois auparavant. Elle
s’installait à Carqueiranne et n’y connaissait personne. Les groupes facebook
comme celui de jacques ou du Petit musée nous avaient rapprochées. Elle m’a
proposé de m’envoyer des cartes postales de Carqueiranne pour compléter ma
collection.
Nous avions en commun le plat pays, elle la belge néerlandophone d’Anvers,
moi la française expatriée à Bruxelles.
De fil en aiguille, nous avons pu nous rencontrer. A ce moment, elle avait besoin
de soutien pour surmonter son chagrin. Déjà elle utilisait régulièrement les mots
« courage et espoir » parce qu’elle avait la volonté de prendre sa nouvelle vie
par les deux mains et VIVRE de nouveau. Ce sont ses mots.
Le goût de VIVRE, verbe en Majuscules, était devenu sa priorité.
Elle souhaitait refaire sa vie parce que la solitude « tue ».
Une autre femme dormait en elle et était en train de se réveiller. Elle était en
forme, pleine de projets. Elle n’avait pas d’âge.
En décembre 2016, elle écrivait recevoir plus d’amitié à Carqueiranne que dans
son pays d’origine. C’est ainsi que nous nous sommes rencontrées à la
Choucroute party de Cap sur le Partage, même si elle n’aimait pas la choucroute.
Et comme c’était pour une bonne cause.
C’était il y a 5 ans, c’était hier.
Elle s’intéressait au conseil municipal et à la vie de la commune. Elle s’étonnait
de différences entre ce qu’elle avait connu en Belgique et notre fonctionnement
local. La politique nationale nous a également rapprochées. Nous partagions les
mêmes valeurs. Nous nous réjouissions des mêmes choses.
En janvier 2017, elle s’est inscrite aux chœurs du Sud. Elle voulait chanter et bien
chanter, une jolie voix. Elle s’est mise à apprendre le solfège. Elle n’avait pas pu
le faire plus jeune, ils étaient 10 enfants à la maison…
En février 2017, Tine est remontée en Belgique au chevet de sa petite sœur.
Celle qui se battait pour vivre chaque heure, chaque minute. elle se préoccupait
pour sa jeune sœur qui devait avoir peur, très peur. Elle était contente d’être là
pour elle. Nous avons eu une journée d’évasion à Anvers et Brugge ensemble.
Nous partagions la conviction que la vie est faite d’occasions à saisir. Cette
journée l’avait rendue heureuse. Elle vidait sa maison qu’elle occupait depuis
1984 à Zwijndrecht Heidestraat.
Un avenir différent s’ouvrait devant elle. Le temps était venu d’avoir un fils, Luc,
du même sang que celui de son mari. Elle se réjouissait beaucoup de ce beau
projet qui lui tenait à cœur.
A son retour, elle a passé une audition pour entrer à la Cantilena et a pu faire
partie du chœur pour chanter à la messe. Puis, elle a voulu reprendre une vie
catholique.
En 2018, nous avons fait le pèlerinage ensemble à Lourdes.
En 2019, elle a créer l’ association « Entraide et Solidarité à Carqueiranne » pour
venir en aide aux plus démunis
Enfin, elle a prononcé ses vœux et les a réitérés en juillet de l’année dernière.
Cette consécration était son but ultime. Elle était très attachée aux sœurs du
Monastère de la Serviane et voulait se rapprocher d’elles. Elle était en train
d’organiser son départ à Marseille. Elle n’aura pas pu réaliser cela.
Malgré deux deuils consécutifs, Tine a été courageuse, présente et aimante. Elle
était dévouée pour tous. Elle avait l’esprit ouvert et s’exprimait de manière
directe, franche et sincère. Elle était convaincue qu’ici, elle rencontrait des gens
extra-ordinaires.C ’était une femme intelligente et généreuse.
Elle a pris soin de nos prêtres, de notre église Sainte Marie-Madeleine et des
paroissiens.
Aujourd’hui, nous perdons une amie , une femme de cœur, et elle nous manque
déjà.
Je sais qu’elle reste auprès de nous, toutefois.